L’épilation à la lumière pulsée intense (IPL) est largement plébiscitée pour sa capacité à réduire durablement la pilosité. Cependant, de nombreuses femmes (et certains hommes) s’interrogent sur son efficacité en période de changements hormonaux, tels que:
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La grossesse
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La ménopause
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Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
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La prise ou l’arrêt de contraception hormonale
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La puberté
Dans cet article, découvrez comment les variations hormonales influencent la croissance des poils et l’efficacité de l’IPL, ainsi que les recommandations professionnelles pour optimiser vos résultats en toute sécurité.
Rappel : comment fonctionne l’IPL ?
L’IPL émet un large spectre de lumière polychromatique absorbée par la mélanine du poil, transformée en chaleur, qui détruit progressivement le bulbe pileux et retarde la repousse.
Les hormones et la croissance des poils
La croissance du poil est régulée par des hormones androgènes, en particulier la testostérone et ses dérivés (ex : DHT). Des déséquilibres hormonaux peuvent entraîner :
- Une augmentation de la pilosité (hirsutisme), notamment sur le visage, la poitrine et le ventre chez la femme.
- Une modification de l’épaisseur, de la densité et de la vitesse de repousse des poils.
- Une réactivation des follicules pileux inactifs dans certaines zones.
IPL pendant les changements hormonaux : efficacité et limites
1. IPL et grossesse
Recommandation : éviter pendant la grossesse.
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Bien qu’aucune étude ne démontre un danger direct pour le fœtus, l’IPL est contre-indiquée par principe de précaution.
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Les hormones de grossesse (progestérone et œstrogènes) peuvent entraîner une pousse accrue des poils, qui régresse généralement après l’accouchement.
2. IPL et ménopause
Efficacité maintenue, mais résultats variables.
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La ménopause entraîne une baisse des œstrogènes et un déséquilibre relatif en faveur des androgènes, pouvant provoquer l’apparition de poils indésirables, notamment sur le visage (menton, lèvre supérieure).
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L’IPL reste efficace mais nécessite souvent plus de séances d’entretien, car de nouveaux follicules peuvent s’activer sous influence hormonale.
3. IPL et syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Efficace mais nécessite un entretien régulier.
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Le SOPK provoque un excès d’androgènes, entraînant une pilosité accrue et persistante.
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L’IPL réduit significativement la pilosité, mais l’hyperandrogénie continue de stimuler la croissance de nouveaux poils.
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Un entretien toutes les 4 à 6 semaines est souvent nécessaire pour maintenir les résultats.
4. IPL et contraception hormonale
Effet neutre ou positif.
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La pilule oestroprogestative réduit souvent la pilosité, optimisant ainsi les résultats de l’IPL.
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À l’inverse, l’arrêt de la pilule peut entraîner une augmentation temporaire de la pilosité, nécessitant des séances supplémentaires.
5. IPL et puberté
Non recommandé avant 16-18 ans.
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Durant la puberté, les hormones sont instables et de nombreux follicules pileux ne sont pas encore actifs.
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L’épilation IPL réalisée trop tôt peut être inefficace, car de nouveaux poils apparaîtront naturellement dans les années suivantes.
Comment optimiser les résultats IPL en cas de déséquilibre hormonal?
1. Consulter un endocrinologue ou un gynécologue
Si vous constatez une pousse excessive de poils, notamment sur le visage ou le ventre, il est recommandé de rechercher une cause hormonale avant d’entamer un traitement IPL.
2. Être régulier(e) dans les séances d’entretien
Les changements hormonaux peuvent réactiver certains follicules pileux. Un entretien régulier (tous les 1 à 3 mois selon les cas) permet de maintenir la réduction de la pilosité.
3. Maintenir une hygiène de vie équilibrée
Un poids stable, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière contribuent à réguler le métabolisme hormonal et réduire l’hyperpilosité liée à la résistance à l’insuline (ex : SOPK).
4. Adapter la puissance et la fréquence des séances
Les poils stimulés par les androgènes sont souvent plus épais et foncés, nécessitant parfois une intensité lumineuse plus élevée, sous supervision médicale, pour une efficacité optimale.
Conclusion
L’IPL reste efficace pendant la plupart des changements hormonaux, mais ses résultats peuvent être partiellement limités ou nécessiter un entretien plus régulier en cas de:
- SOPK ou hyperandrogénie
- Ménopause avec activation de nouveaux follicules
- Arrêt de contraception hormonale
Dans tous les cas, un bilan hormonal préalable, une utilisation rigoureuse de l’IPL et un accompagnement médical sont la clé d’une épilation sûre, durable et adaptée à votre situation hormonale.
Références scientifiques récentes
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